Melissmell s’est heurtée à la vie avant d’oser en parler : écrire, c’est une manière de «redresser la tête». Il suffit de la voir sur scène pour comprendre qu’il n’y a aucune tricherie.
Il y a des artistes qui se contentent de chanter qu’ils sont révoltés ; d’autres qui incarnent la révolution de toute leur âme : Melissmell serait plutôt de la deuxième catégorie. Refusant la tiédeur, elle appelait déjà Aux armes dans son album Écoute s’il pleut, puis a continué sa route avec deux nouveaux opus, Droit dans la gueule du loup et L’Ankou.
Ses chansons sont caractérisées par une rage et un militantisme hérités de Noir Désir, Léo Ferré ou Mano Solo. On y trouve aussi un côté théâtral rappelant l’univers de Jacques Brel. Sa musique et ses textes abrupts la rapprochent de Nirvana. Un registre radical qui remue et bouscule, porté par une voix écorchée et émouvante qui transperce à la première écoute. Melissmell est accompagnée au piano par le talentueux Matu (Indochine, Mano Solo, Chihuahua, Flor Del Fango).
«En concert, je suis un vrai fauve», dit-elle. Un fauve à la voix pénétrante, organique, qui résonne dans les tripes et vous bouleverse.
Dans mes nuits froides, j’attends que tu m’appelles enfin
Que tes bras trouvent le temps de courir vers les miens
À combler tes absences, à briser les falaises
À t’aimer en silence sur ma lune à misère